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"Le regard que je souhaite poser sur «La Dispute» est celui d'une adulte qui n'oublie pas son enfance et qui veut rêver, croire, voir, apprendre."
Sandra Honoré.

 
Dans les pièces de Marivaux et de façon plus probante dans « La Dispute », tous les personnages possèdent une ambiguïté propre à l’homme : la recherche désespérée d’une liberté totale dans l’enfermement qu’impose la société. Les corps cherchent éperdument à se délivrer des entraves infligées. En ramenant ses héros au « premier âge du monde », aux temps des « premières amours », Marivaux associe la limpidité et la gravité de ses œuvres précédentes. La question qu’il pose ici n’est rien de moins que celle de la vérité de l’amour dans toute société.

« La Dispute » n’est pourtant pas uniquement le modèle d’une restitution authentique de la nature ni de l’éclosion sans contrainte de jeunes sensibilités aux beautés d’un monde neuf.
Les quatre enfants (Eglé, Azor, Mesrin, Adine) ont été séquestrés dès leur naissance et emprisonnés dans une forêt dans laquelle « la hauteur des murs est prodigieuse ». Carise et Mesrou, chargés de leur éducation, sont eux-mêmes à la merci de cette situation.
Cette étrange manipulation a quelque chose de tyrannique et de barbare.

Pour conserver la magie et le bouleversement qui émanent du texte, le travail du metteur en scène s'est axé sur une recherche sur l’imaginaire et sur une étude corporelle extrêmement précise. Le jeu des comédiens est basé sur la recherche de l’innocence :
« l’innocence imberbe » ou « l’innocence pervertie ».