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"Ma
fascination pour les contes et les corps est restée intacte et
le désir de « mettre en conte » des histoires a grandi
en moi. J’ai choisi « La Dispute » car il y a dans cette
pièce matière à cet univers intemporel du conte.
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L’ironie
d’un homme, le Prince, et la mauvaise foi d’une femme, Hermiane,
trahissent les incertitudes de leur propre cœur et sont à
l’origine de « La Dispute » de Marivaux.
Cette dispute entre Le Prince et Hermiane est de savoir si « la première inconstance ou la première infidélité est venue d’un homme ou d’une femme ». Eglé se découvre grâce au ruisseau ; stase jubilante au miroir. Azor paraît : autosuffisance, frayeur de l’autre, reconnaissance de l’altérité dans la confusion : « une personne comme moi ». Azor est apparu après Eglé : l’homme est créé après la femme ; il fait sa cour en premier, « l’ordre naturel » est institué. Quand deux femmes se rencontrent pour la première fois, Eglé
et Adine, elles se comparent et se repoussent. Chacune tient le même
langage : la même se déteste. Il y en a une de trop quand
la différence n’est que numérique. La rivalité
est d’origine. Adine envoie son homme, Mesrin, à la vengeance
: par où elle sera trahie. L’infidélité a lieu en même temps : Mesrin trahit son monde en reconnaissant Eglé pour « belle femme » ; Eglé désire l’empressement de l’autre. Mesrin a l’avantage d’être second. « n’est-ce rien que d’être un autre ? ». Un autre autre, à l’infini. Les deux en même temps, Eglé et Mesrin, veulent être inconstants. Les deux autres ont fait la même chose en même temps… A la fin le « bon » couple surgit, Dina et Meslis (force et douceur). Le Prince avait menti : on a élevé trois couples. |
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